Le potentiel du big data issu de l’observation de la Terre par les satellites Sentinel, fourni en open source par l’Agence spatiale européenne, attire les grands des services numériques vers des terrains inexplorés. Jusqu’à l’agriculture, où l’arrivée du digital en tant qu’outil d’aide à la décision nourrit l’espoir d’une quatrième révolution agricole. C’est le cas notamment d’Atos qui, dans le cadre d’un programme financé en tant que Projet d’investissement d’avenir par le Commissariat général à l’investissement, SparkIndata, a tissé une collaboration avec une startup de Toulouse, TerraNIS, spécialisée dans le développement de services aux agriculteurs basés sur la télédétection.
Des enjeux sociétaux et de marché
Lancée il y a trois ans, SparkIndata est une plate-forme développée par Atos pour traiter l’ensemble des données satellites, de celles relatives à la météo aux informations concernant les sols et les couches terrestres profondes. Conçu afin de favoriser l’émergence de nouveaux services dans l’ensemble des secteurs potentiellement concernés par ces données, le projet réunit un ensemble de partenaires, institutionnels comme privés, chapeautés par Atos. « Nous avons besoins de leurs compétences pour construire et enrichir des algorithmes adaptés aux besoins des diverses verticales »,explique Dominique Grelet, à la tête d’Atos Codex, offre de solutions visant à permettre aux organisations d’optimiser la valeur de leurs données, dont SparkIndata fait partie.
TerraNIS, grâce à son expertise dans la transformation d’images en outils de décision pour les agriculteurs, est justement l’un de ces partenaires « complémentaires ». Elle agit de surcroît dans un secteur clé puisque « en agriculture l’utilisation du big data dépasse les applications purement consuméristes, pour toucher à des enjeux concernant l’ensemble de la société », souligne Dominique Grelet : production d’aliments suffisants pour une population mondiale grandissante, réduction des intrants, rentabilité accrue des plantations. Sans compter le « très gros potentiel de marché de la numérisation dans l’ensemble de la chaîne agro-alimentaire »,ajoute le dirigeant d’Atos.
Les images satellitaires triées en fonction de leur intérêt
La startup toulousaine profite pour sa part de la puissance de la plate-forme, rendue possible grâce aux compétences informatiques et aux moyens financiers d’Atos.
« Normalement, nous téléchargeons et traitons en local les images que nous exploitons. Mais face aux pétaoctets de données transmises en continu par les satellites, une telle démarche n’est plus possible. Nous avons besoin de recourir à des algorithmes dotés d’une capacité de calcul suffisante pour trier les images en fonction de l’intérêt des données qu’elles contiennent, et de pouvoir ensuite les traiter directement sur la plate-forme. Or, c’est ce que permet justement SparkIndata« , explique David Hello, DG de l’entreprise.